Véronique s’occupe des arts plastiques en collège. Il y a deux ans, elle fait une fausse couche et au même moment, une pneumonie. Elle se sentait épuisée au point de devoir arrêter son travail. Bien sûr les véritables raisons de sa décompensation lui échappent : « c’était les conditions de travail qui n’allaient pas. Trois ou quatre établissements loin de chez moi ». Alors que Véronique perd plusieurs personnes de son entourage, et pense à sa mort volontaire. Elle ne fait pas le lien et en reporte la causalité sur un motif trop impersonnel pour en être réellement à l’origine.
Après deux ans d’arrêt, elle explique : « je me suis effondrée par paliers, j’ai aussi récupéré par paliers. La Traviata m’a sauvée. J’ai accepté de répondre à une invitation pour l’opéra, ce qui impliquait d’accepter les autres, voir d’autres choses, rencontrer des amis, arrêter de culpabiliser et voir ce spectacle. Y prendre plaisir, etc…. »
En somme, elle a accepté un signifiant, l’opéra, celui-ci en a entraîné d’autres. Elle les parcourt comme les allées d’un jardin onirique et au bout d’un moment elle s’aperçoit qu’elle est sortie du bois.
Il est possible que cette sortie par l’opéra soit en relation avec les vraies raison de sa décompensation, mais ce lien lui est encore méconnu. Elle n’en sait pas vraiment l’origine. Le tout est recouvert par le voile de ces signifiants. Véronique aura traversé cette épreuve comme le rêve d’une énorme promenade lyrique. Un petit poucet de l’Opéra.
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