Le gouvernement, par son ministre de la santé et des solidarités, Philippe Bas, vient de définir « la prévention du suicide » comme relevant des attributions de la direction générale de la santé en services et sous-directions. La prévention du suicide est confiée à la sous-direction de la « promotion de la santé et de la prévention des maladies chroniques ».
Arrêté paru au JO n°11 du 13 mai 2007, texte n° 37, Article 4.
« La sous-direction de la promotion de la santé et de la prévention des maladies chroniques élabore les politiques de promotion de la santé des populations et de prévention des cancers et maladies chroniques. Elle élabore ou participe à l'élaboration des textes législatifs et réglementaires dans ces domaines. Elle participe à l'élaboration et au suivi des actions et des textes communautaires et internationaux dans ces domaines. A ce titre : (…) Elle participe à l'élaboration et au suivi des politiques relatives à la santé mentale et aux droits des malades mentaux ; elle conduit une politique de prévention du suicide ».
1 commentaire:
Et hop, en deux trois mouvements, voilà le suicide mis sur le devant de la scène politique. Et comment devient-il un objet politique ? En se transformant par un jeu métonymique bien plus que rationnel, en "maladie chronique", lié "aux malades mentaux", relevant de "l'épidémiologie", assimilable aux "cancers", etc.
Voilà qui devrait ravir Ian Hacking, l'auteur de "Entre science et réalité : la construction sociale de quoi ?" et ses disciples.
D'un coup d'un seul, plus d'un siècle de réflexions sur ce que c'est que "se donner la mort" est aboli. Le politique a fait son choix (avec le conseil avisé d'experts probablement, et sous l'influence pressante des médias et de l'opinion publique comme on dit) : c'est l'affaire d'une certaine médecine - la même qui prévient les épidémies. Dont acte.
(bah je me dis avec dépit que devenir psychanalyste ou analysant dans les années 2000, c'est vraiment aller contre le cours des temps.. )
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