La revue Cultures et conflits, édite un numéro complet sur la « mort volontaire combattante[1] ».
De nombreux articles, précis, intéressants, lucides et variés sont disponibles en ligne.
Le sujet est traversé par de nombreuses dimensions : religieuses, politiques, sociales, historiques, culturelles, etc… Les auteurs ont préféré utiliser le terme de « mort volontaire » à celui de « kamikaze ». Du fait du contexte polémique. Ce petit écart de langage permet justement de poser les questions de façon pertinente.
François Lagrange souligne qu’il existe une « gradation d’attitudes entre la mort librement acceptée, voire anticipée, et la mort choisie ou même recherchée ». Conséquence : il n’y a pas lieu d’opposer le suicide, sans risque, au mode d’action suicidaire, très risqué. Il s’agit plutôt de faire l’hypothèse d’une continuité entre mode d’action. Du risque modéré en temps de paix pour le militaire européen aux « Tigres noirs » du Sri Lanka !
Mais, les analyses idéologiques ne disent rien de « fondamental du basculement existentiel de celui qui va devenir kamikaze, sauf à le réduire à la manipulation ou la mise sous influence, situation qui existe mais qui reste marginale. Concluons qu’il faut chercher l’impulsion suicidaire ailleurs ». Autre conséquence : il n’y a pas de modèle général de la mort volontaire combattante.
Les sociologues de la revue doutent de l’efficacité stratégique de ces morts volontaires. Ils constatent que « l’attractivité des organisations est fondée sur la radicalité des attitudes plus que sur leur efficacité ! »
Lecture à suivre !
[1] - « Mort volontaire combattante : sacrifice et stratégie », Cultures et conflits, n°63, automne 2006, Saint-Ouen, e.mail : redaction@conflits.org
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