Les « enjeux économiques » d’un suicide ?

La tribune du Pr Légeron, psychiatre, dans « l’économiematin.com » est tout à fait surprenante, lire. Commentant le suicide du technicien de Technopole Renault, ce médecin nous explique que les entreprises devraient s’intéresser au stress au travail.

Certes.

Et d’ajouter que Nokia a calculé que « pour un euro investi dans les actions visant à réduire le stress de ses salariés, elle récupérait 3 euros. Un retour d’investissement de 1 sur 3, c’est pas mal, non ? »

Laissons au Pr Légeron la responsabilité de tels propos dans ces sinistres circonstances… Je préfère pour ma part examiner la teneur du discours de l’illustre professeur.

Légeron le dit : la mort de cet employé est un « gâchis économique » qui s’ajoute au « gâchis humain ». Très finement, Légeron avance les résultats de l’enquête de son cabinet d’étude, Stimulus, sur lequel vous pouvez lire un commentaire instructif, là.

Le suicide d’un salarié est un « gâchis économique » : suivez mon regard !

« Investissement », « productivité », « enjeux économiques » : je crois que j’ai du manquer plusieurs heures de cours à la faculté de médecine !

Mais, cela fait maintenant 9 ans qu’un cabinet d’étude du stress au travail intervient à Technopole ! Il s’agit de « l’observatoire d’évaluation du stress ». Et ce cabinet d’étude du stress fait la preuve de sa inefficacité chez Renault, lire.

Alors, pourquoi faudrait-il remplacer un comportementaliste par un autre ?

En tout cas, Stimulus ne jouit certainement pas de l’indépendance réclamée par la CGT et SUD. Il suffit pour s’en rendre compte de consulter la liste de leurs « références », ici.

Et d’ailleurs, Légeron a-t-il au moins une seule pensée pour cette personne décédée et sa famille ? Pas un mot dans sa tribune !