9/24/2007

Décès de la chinoise défenestrée à Paris, appel à manifester

PARIS (AFP)

La Chinoise sans-papiers de 51 ans qui s’était défenestrée jeudi à Paris à l’arrivée de la police est morte vendredi soir à l’hôpital Georges-Pompidou, suscitant des réactions indignées d’organisations de défense des droits de l’Homme qui ont appelé à manifester ce lundi à 18h30.

Le réseau Education sans frontières (RESF) a appelé à une manifestation "sur les lieux du drame", 41 boulevard de la Villette (Xe), appel auquel s’est joint le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap).

Chulan Liu, selon le nom donné par RESF, avait été hospitalisée après avoir enjambé la fenêtre, depuis le premier étage d’un appartement du 41, boulevard de la Villette (Xe) à l’arrivée de la police qui n’avait apparemment, selon la version policière, aucune intention de l’interpeller.

Selon une source proche de l’enquête, la femme avait tenté de fuir par la fenêtre et s’était retrouvée sur l’auvent d’un magasin. De là, en se suspendant par les bras, elle avait tenté de sauter sur le trottoir et était tombée lourdement sur la tête.

Des policiers s’étaient présentés jeudi après-midi chez un ressortissant chinois afin de lui remettre une convocation judiciaire devant le tribunal de grande instance (TGI) de Meaux (Seine-et-Marne).

La femme, qui habitait chez cet homme, aurait pris peur à l’arrivée de la police car elle est en situation irrégulière.

Le ressortissant chinois visé par la convocation judiciaire avait été mis en cause, à Meaux, par un compatriote qui l’avait dénoncé comme étant "son logeur" et l’accusait de "vols de vêtements et d’effets personnels".

Cette affaire intervenue après celle d’Ivan, adolescent russe de 12 ans grièvement blessé après une chute lors d’une tentative d’interpellation de ses parents par la police, le 9 août à Amiens, avait relancé la controverse sur les expulsions de étrangers en situation irrégulière.

350 personnes ont manifesté vendredi soir devant l’immeuble où s’est produit l’accident pour dénoncer "le climat de terreur" dans lequel vivent les immigrés sans-papiers.

En appelant à la manifestation de lundi, RESF a assuré dans un communiqué que "l’issue fatale de ce drame a été soigneusement cachée pendant plus de deux jours".

RESF "demande que cesse immédiatement la traque quotidienne aux étrangers, les contrôles aux faciès, la chasse aux enfants, le démantèlement des familles qui provoquent un climat de terreur dans nos quartiers".

Pour France Terre d’Asile, "cette mort n’est pas à ranger au rayon des faits divers, elle est la conséquence de politiques migratoires assumées, revendiquées par les Etats européens et, en particulier aujourd’hui, la France".

De son côté, le Mrap a affirmé dans un communiqué qu’il "tient pour directement responsable et comptable le gouvernement de cette tragédie", car, selon lui, cette chinoise en situation irrégulière "a été arrachée à la vie par la terreur d’un politique du chiffre cruelle, inhumaine, et désormais criminelle".

La présidente du groupe communiste au Sénat, Nicole Borvo, a également écrit lundi à la secrétaire d’Etat aux droits de l’Homme, Rama Yade, pour dénoncer "l’attitude des pouvoirs publics à l’égard des étrangers".

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Marche silencieuse à la mémoire de Chulan Liu.

Samedi 6 octobre à 14 h30 de la place de la Bastille (devant l’Opéra) à son domicile 41 Boulevard de la Villette, Paris 10.

À l’appel de ses amis, chinois résidents français, régularisés ou encore « sans papier » et de tous les humanistes de toutes nationalités.


Chulan Liu s’est défenestrée le jeudi 20 septembre 2007, à Paris dans le 10 ième arrondissement. Elle est morte le lendemain à l’hôpital dans l’indifférence générale, hors des traditionnels et rares appuis des migrants : RESF, MRAP…

La terreur inspirée par la police en est la cause, même si le jour de l’intervention, les policiers se sont rendus à son domicile pour une autre personne.
Aujourd’hui, les migrants asiatiques – et les autres - se sentent de plus en plus traqués dans les rues de Paris et de bien d’autres villes de France. Ce climat de peur, qui rappelle une autre époque, ne touche pas seulement les sans papiers.

Chulan Liu, victime d’un système de quota, a vécu comme des milliers d’individus de cette minorité silencieuse, de familles, d’enfants, dans la peur, alors que les chinois de France apportent au pays par leur travail et leur énergie, de nombreux liens commerciaux et culturels avec la Chine, d’importants investissements financiers et humains et méritent dans ce sens d’être respectés et accueillis dignement.

Cette mort suscite l’indignation de tous les humanistes. Le consulat de Chine nous a reçu, et le silence du gouvernement français sur cette affaire – qui vient après d’autres drames et qui en annonce d’autres – est choquant.

Venez marcher avec nous, silencieusement, à la mémoire de Chulan Liu (habillé de noir avec des bougies).

Les amis de Chulan Liu.


Contact :
Liwen Dong
Directeur de l’Association Hui Ji.
richarddong2003@yahoo.fr
Tel : 06 21 39 08 46