12/04/2006

Implants mammaires = suicide ? (2)

Est-ce que le fait même de vouloir se faire opérer les seins ne cacherait pas un désir de suicide ?

Dans un texte de 1947, Jacques Lacan évoque « les problèmes somatiques en chirurgie » (texte disponible sur le site).

Il souligne la « valeur de la tendance suicide » et « l’importance du désir de mutilation » de chacun. Car, dans la recherche des patients, il y a peut-être un désir secret et destructeur.

Un désir qui tente de fournir un « point d’équilibre répondant » à la « moins-value » des fonctions du patient. Un désir auquel la chirurgie a à faire, sans en être forcément averti.

Le défaut qui motive la demande d’implants serait peut-être bien plus vaste que celui d’une irrégularité esthétique des seins. En dessous de la demande apparente de chirurgie mammaire se cacherait une demande de compensation bien plus grande.

Dès lors la chirurgie ne pourrait satisfaire, immanquablement, ce genre de demande. Elle doit s’attendre à de nombreux écueils. Et ce n’est pas parce que les seins de la patiente sont effectivement réussi après l’opération, que cette tendance destructrice sera satisfaite, ce serait peut-être l’inverse. L’opération réussira, mais la demande destructrice demeurera. Cette tendance suicide est en somme mise à nu par l’opération. Elle ne peut plus se loger dans une plainte focalisée sur les seins. Elle risque alors de s’exprimer à l’état brut par le passage à l’acte suicidaire.

C’est pourquoi, Lacan préconise de substituer au médecin, un confident et un biographe. Un analyste, quoi !

Au lieu de ne penser que dans la perspective étroite du symptôme : « mon sein est trop petit ! Il est trop grand ! Il est déformé ! ».

Le médecin peut prendre en compte la demande au-delà de la simple formulation de la plainte du patient.

S’il fait cela, le médecin pourra apercevoir ce que cette demande d’implants mammaires comporte de suicidaire.

Aucun commentaire: