La tendance se confirme. Toujours rien dans la presse papier. Il y a un ou deux articles dans les quotidiens nationaux ou locaux. Puis, plus rien. Rétrospectivement, ces articles apparaissent comme une politesse rendue à la cause défendue par tant de bénévoles de l'écoute et des associations de prévention. Mais, et cela laisse un arrière goût amer, cela s'arrête là. La mayonnaise a bien du mal monter.
Sur le net, il y a eu cette semaine une chose assez intéressante qui prouve les vertus de la parole. Michel Debout, vénérable organisateur de ces journées nationales pour la prévention du suicide, a accepté de répondre aux questions du "tout venant" dans un
chat du Monde. Merci à lui, c'est courageux et assez didactique.
Une question m'a fortement intéressée: le suicide des sans-papiers. Très, très... très bonne question !
Debout n'en sais rien. Il présume que toutes les conditions sont réunies pour favoriser le passage à l'acte quand quelqu'un se trouve dans cette galère. Mais, il glisse du côté des maladies associées, du harcèlement et de la violence conjugale. Que peux penser une personne à qui l'on refuse son inscription dans la société française. "Je ne le sais pas !", avoue-t-il.
Le refus de donner des papiers est un acte ignioble de la République. Aux relents historiques plus que nauséabonds !
Et pourtant, sommes-nous si ignorants ?
N'avions-nous pas entendu cet été ces histoires d'africains de l'ouest que le désespoir pousse à prendre leur esquif de pêche pour traverser l'océan et finalement buter sur la police des frontières espagnole,
lire. N'est-ce pas vrai que l'espoir a poussé des centaines de personnes à ce suicide qui consiste à aller au delà de toute prudence ? La responsabilité de l'Europe n'apparait-elle pas lourde et criminelle quand elle rebute ceux qui croient en elle ?
Alors, pourquoi escamoter la dimension politique de la prévention du suicide ?
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