3/13/2007

Un forum pour en parler sans tabou

Le Centre de Prévention du Suicide, situé à Bruxelles, propose, depuis plus de trente ans, aux personnes directement ou indirectement concernées par la problématique du suicide, des services diversifiés et complémentaires : une ligne d’écoute 24h/24, dans l’anonymat, un suivi de crise après une tentative de suicide, un accompagnement du deuil après le suicide d’un proche, des groupes de parole, un centre de documentation… et un forum d’expression libre sur Internet.

Ce forum, sur le site du Centre de Prévention du Suicide www.preventionsuicide.be a en effet été conçu spécifiquement pour pouvoir parler du suicide sans tabou.

Accès direct au forum : http://www.preventionsuicide.be/view/fr/Forum.html

Centre de Prévention du Suicide

Place du Châtelain 46 - 1050 Bruxelles

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour Emmanuel,

Je me demande toujours au sujet de ces forums internet dédiés à la souffrance psychique quel est leur finalité.

En parcourant celui vers lequel tu fais lien, j'y retrouve les mêmes usages qu'on retrouve ailleurs - usages au pluriel, une pluralité d'usages, qu'on pourrait lister à la limite (envoyer des mots/souffrances à.. qui ? d'ailleurs.. / trouver des alter ego potentiels / faire du lien / éventuellement trouver de l'aide (??) / chercher de l'inofrmation etc.)

Ça me met toujours mal à l'aise de lire ces proses.. Comme si.. la singularité des paroles se noyait dans un flot ininterrompu de plaintes, une sorte de plainte continue, à laquelle le sujet contribue et se voit irrémédiablement noyé.

D'un autre côté je me dis que ces forums mériterait une étude approfondie. S'y dévoile grâce à l'anonymat toute la souffrance du monde occidental. Au moins à titre de témoignage accablant que les choses ne vont décidément pas bien.

Je suis frappé aussi par le manque général d'insight, si je puis dire, dans la plupart de ces témoignages. Le recours fréquents à des catégories empruntées au DSMIV ou au vocabulaire de la psychiatrie médical. On s'y accroche faute de mieux, et surtout afin d'y trouver son semblable (regarde le nombre de fois où on peut lire : "c'est pareil pour moi", "je ressens la même chose que toi" etc.).

Que penses-tu de ton côté au sujet de ces forums ?

Psychanalyse du suicide quotidien a dit…

Bonjour,
le malaise, je pense, est celui de ceux qui demandent de l'aide.
Chacun formule sa demande comme il le peut, avec ses mots. Même si ces mots sont aussi utilisés par d'autres, chaque demande est particulière. Je crois que la singularité de chaque demande est préservée dans la mesure où ces forums sont modérés. Ces forums sont un premier pas et à ce titre, c'est considérable qu'ils existent.
J'ai eu l'occasion de constater cela à SOS amitié.
Dans le entretiens analytiques, nous sommes déjà au delà de ce niveau de la demande.
Quelqu'un qui fait l'effort de prendre rendez-vous, qui vient, qui s'explique, a déjà fait pas mal de chemin. Sa demande est déjà élaborée. Il en parle déjà de façon singulière.
Au niveau de SOS amitié, des autres services d'aide (téléphone ou internet) et des forums internet spécialisés et modérés, la demande est en deçà de cette élaboration. C'est peut-être pour cela que tu y vois un accrochage "faute de mieux". En effet ! C'est un peu comme un point zéro de la demande.
C'est une responsabilité pour les modérateurs de ces forums de parvenir à aider le demandeur à passer du point zéro au point 1, puis 2, puis 3, etc... et peut-être, faire la démarche d'aller voir un psy, qui sait ?
Pour finir, la tâche de ces forums modérés me parait difficile car ils s'engagent à ce que ce flot de plaintes ne reste pas lettre morte.
Amitié